Le spam, courriel indésirable ou pourriel (terme recommandé au Québec par l'OQLF) est une communication électronique non sollicitée, en premier lieu via le courrier électronique. Il s'agit en général d'envois en grande quantité effectués à des fins publicitaires.
Le premier spam a été envoyé le 3 mai 1978 par Gary Thuerk, marketeur travaillant chez DEC. Il envoya son message à près de la totalité des utilisateurs d'ARPAnet (ancêtre d'Internet) vivant sur la côte ouest des États-Unis, soit environ 600 personnes. Il fit cela sans mauvaise intention, afin d'inviter ces utilisateurs technophiles à une démonstration de la gamme DEC. Voulant éviter d'écrire un message à chaque adresse, il mit les 600 adresses directement dans le champ « Destinataire ». Les réactions furent vives et contrastées, l'administration américaine gérant le réseau condamnant d'office la pratique, la jugeant non conforme aux termes d'utilisation du réseau.
Certains préconisent le terme « polluriel » pour définir les messages inutiles, souvent provocateurs et n'ayant aucun lien avec le sujet de discussion, qui sont diffusés massivement sur de nombreux forums ou groupes de nouvelles, ce qui entraîne une pollution des réseaux.
En France, 95 % des messages échangés courant décembre 2006 étaient des spams . Ces pourcentages varient selon les articles publiés, mais la barre des 90 % est toujours dépassée. En mai 2009, Symantec annonce le chiffre de 90,4 %. Pour Microsoft, concernant la période de juillet à décembre 2008, la proportion de messages indésirables est de 97 % .
Terminologie :
Origine du terme « spam » :
SPAM est une marque créée et déposée par Hormel Foods en 1937, l'origine du nom étant « Spiced Ham » (« jambon épicé », le produit ayant été nommé Hormel Spiced Ham à ses débuts). Cette viande précuite en boîte a largement été utilisée par l'intendance des forces armées américaines pour la nourriture des soldats pendant la Seconde Guerre mondiale et sera introduite dans diverses régions du monde à cette occasion.
L'association de « spam » et de « indésirable » provient d'un sketch comique des Monty Python, intitulé Spam, dans lequel le mot « spam », désignant le fameux jambon en boîte, envahit la conversation et le menu d'un petit restaurant (il entre dans la composition de chaque plat et est répété à tout bout de champ). Un groupe de Vikings présent dans le restaurant, interrompt régulièrement la conversation en chantant bruyamment « Spam, Spam, Spam, Spam, lovely Spam, wonderful Spam ». Le sketch parodie une publicité radiophonique pour SPAM, pendant laquelle la marque était répétée de nombreuses fois (« SPAM SPAM SPAM SPAM/ Hormel's new miracle meat in a can »).
« Pourriel » et autres :
Le mot « pourriel », proposé par l'Office québécois de la langue française (OQLF) en mai 1997, est un mot-valise construit à partir de « poubelle » et « courriel » tandis que « polluriel » est construit à partir de « pollution » et « courriel ». Le mot « pourriel » est d'usage courant au Québec, alors qu'en Europe, « spam » est l'appellation privilégiée. Le terme « polluriel », quant à lui, est plutôt réservé au contexte des messages indésirables dans les forums de discussion et groupes de nouvelles Usenet. La proposition d'officialisation de « pourriel » par la Commission générale de terminologie et de néologie française a été rejetée par l'Académie française parce que phonétiquement trop proche de « courriel ». Le mot québécois « pourriel » a toutefois été consigné dans les éditions récentes du Petit Larousse illustré et du Petit Robert.
Le verbe « polluposter », proposé par l'OQLF, est utilisé pour désigner l'action d'envoyer des pourriels. Le mot « polluposteur » (en anglais : « spammer ») désigne celui qui envoie les pourriels, action désignée par le mot « pollupostage » (en anglais : « spamming »).
Contenu et objectifs du spam :
Spam pour escroquerie :
Il s'agit d'un exemple classique de spam qui repose sur le principe suivant : le message demande de l'aide afin de transférer des fonds depuis un compte en banque. Le destinataire (supposé compatissant) est censé faire l'intermédiaire pour la transaction.
Les anglophones parlent de « nigerian scam » (littéralement « arnaque nigériane ») car une bonne partie de ces messages émanaient du Nigeria. On rencontre aussi le terme de « fraude 4-1-9 », la numérotation étant relative à un texte de loi du Nigeria.
Le principe de ces messages n'est pas nouveau : ils sont inspirés des Lettres de Jérusalem qui remontent à la Révolution française. Les mêmes messages étaient diffusés par fax dans les années 1980.
Spam publicitaire :
C'est l'une des formes les plus courantes de spam, consistant à l'envoi en masse d'un message publicitaire. Les auteurs de ce spam utilisent souvent frauduleusement les ressources informatiques d'autrui via des « machines zombies », car la génération automatique de millions d'adresses destinataires nécessite une large bande passante et une certaine puissance de calcul.
Le spam continue d'exister et de prospérer grâce aux revenus qu'il peut engendrer, ce qui motive certains commanditaires car près de 11 % d'internautes admettent avoir acheté un produit à la suite de la réception d'un spam publicitaire, d'après une étude de Sophos .
Vecteurs du spam :
Le spam peut s'attaquer à divers médias électroniques : les courriels, les forums de discussion de Usenet, les moteurs de recherche, les wikis, les messageries instantanées, les blogues.
Par courrier électronique :
Le spam par courrier électronique est le type de spam le plus répandu. Le coût d'envoi d'un courrier électronique étant négligeable, il est facile d'envoyer un message à des millions de destinataires. Les destinataires assument le coût de réception et de stockage en boîte aux lettres, ce qui peut causer des coûts non négligeables aux prestataires de services, à cause du volume pris par le spam qui lui est considérable : 95 % des courriers reçus en 2009 seraient des spams.
Contrairement aux promotions commerciales pour lesquelles les utilisateurs peuvent avoir donné leur accord, le spam n'est pas sollicité. Il est souvent rédigé spécialement pour contourner les filtres anti-spams. Un mot clé tel que Viagra (souvent vanté dans les spams) peut être ainsi écrit « vi@gr@ » ou « v|agra » ou « v i a g r a » de manière à tromper un filtrage automatique basé sur ce mot. Une autre méthode employée, appelée « spam image » consiste à accompagner un texte anodin d'une image sur laquelle se trouve le véritable message publicitaire, l'absence de mot compromettant en dehors de l'image rendant le filtrage de ces messages très compliqué.
Les expéditeurs de spam redoublent d'imagination pour masquer leurs activités et ne pas être démasqués, que ce soit en falsifiant les adresses d'expéditeur ou en utilisant des serveurs SMTP (serveur de courrier électronique) non sécurisés qui permettent des envois anonymes.
Les adresses auxquelles envoyer du spam sont généralement collectées par des robots d'indexation (« web crawler »). Il existe un marché pour les listes d'adresses (sous forme de CD-ROM, ou autres, contenant des milliers d'adresses...) qui aggrave le phénomène du spam : une fois qu'une adresse électronique est divulguée publiquement sur le net et collectée, sa divulgation se fera par le biais du marché noir et non plus sur le seul support du Net.
Par message de forum de discussion :
Ce type de spam est apparu sur Usenet avant celui par courrier électronique. Les forums de discussion de Usenet sont une cible facile de spam. En effet, un message envoyé à un forum touche tous les lecteurs du forum. Certains groupes de discussion ne reçoivent pratiquement plus que du spam (c'est l'une des raisons pour lesquelles de nombreux forums sont modérés, c'est-à-dire surveillés par un humain ou un robot qui effectue un tri parmi les articles proposés). D'autre part, les participants de Usenet faisant généralement figurer leur (adresse électronique) dans leurs articles, les expéditeurs de spam peuvent facilement récolter des milliers d'adresses au moyen d'un robot, puis envoyer du spam aux auteurs de ces articles par (courrier électronique).
Le phénomène est rendu encore plus pénible par la publication croisée ou la publication multiple, qui consistent respectivement à destiner un message à plusieurs groupes simultanément ou à envoyer le message dans plusieurs groupes de suite.
Par des fenêtres intruses :
Le « Messenger spam » est le spam par messagerie instantanée, ou Spim Le « Messenger spam » est le spam par messagerie instantanée, ou Spim
Par systèmes vocaux :
Le développement de la voix sur réseau IP (téléphonie par Internet) fait craindre l'arrivée prochaine sur nos combinés d'un nouveau type de spam, le spam vocal, baptisé SpIT (Spam over Internet Telephony). En effet, des systèmes comme Skype voient déjà une part notable des appels être d'origine non sollicitée, même s'il s'agit encore de contacts personnels plutôt que de sollicitations commerciales.
Par SMS :
Le nombre de SMS de type spam est en forte augmentation. Début 2009, trois mois après l'ouverture du service, 190 000 signalements avaient été transmis au 33700, le numéro mis en place en France pour lutter contre ce type de spam. Le principe est en général d'inciter le destinataire du message à rappeler un numéro Audiotel surtaxé (préfixé en « 0899 ») .
Le « ping call » :
Une autre forme de spam est apparue fin 2009, appelée « ping call »: étant appelée par un numéro surtaxé qui ne laisse pas le temps de décrocher (une seule sonnerie), la victime rappelle en fait une boîte vocale, facturée entre 1 et 3 euros.
En juin 2010, le 33700 a été élargi au spams vocaux avec le même principe de signalement. Ainsi, en France, si un consommateur reçoit un appel ou un message douteux, l’incitant à rappeler un numéro surtaxé, il peut envoyer au 33700 la mention « spam vocal + le numéro d’appel » pour réaliser un signalement.
Spam et piratage :

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